Le chargement des navires

Depuis l’antiquité, le navire de charge est spécifiquement conçu pour transporter une quantité de marchandises des plus variées. Il est alors nécessaire de déterminer son potentiel de chargement notamment pour des considérations commerciales impliquant l’ensemble des acteurs du transport maritime ; accessoirement, pour assurer la sécurité du navire et de son équipage : une préoccupation des plus tardives. Intervient alors, la notion de jauge et, plus équivoque, de « tonnage ». Faute de pouvoir déterminer avec exactitude les volumes et la capacité de chargement d’un navire, on a alors recours à des approximations sujettes à caution et de multiples controverses.
D’où la question : combien de tonnes de marchandises pouvaient transporter gabares, goélettes et autres navires ? L’ambiguïté de la définition du « port » n’y répond techniquement pas. Dans la « marine en bois traditionnelle » tout reposait sur l’expérience acquise par les charpentiers de marine selon laquelle ils savaient qu’un navire de telles dimensions pouvait charger telle quantité de marchandises, mais jamais formellement quantifiée. Les méthodes évolutives de calcul fondées sur des hypothèses, la difficulté de restituer les formes du navire non renseignées dans les registres de l’Inscription maritime souvent absentes dans les archives des Douanes, le déficit d’éléments de statistiques fiables et cohérents, rendent en effet mal aisée toute méthodologie de calcul et de ratio. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle, instaurant plus de rigueur dans la construction navale en recourant notamment à des résolutions mathématiques concrètes, pour déterminer la « charge admissible » à bord des navires, du moins pour les plus importants.
Attardons-nous, toutefois, sur les critères de « jauge », et de « port » ; parenthèses pouvant s’avérer quelque peu complexes voire abstraites ou encore ésotériques pour le lecteur mais nécessaires à la compréhension.