Pêche à pied et usages de l’estran - Pour une pratique raisonnable de l’estran, de la pêche à pied.

Pêche à pied et usages de l’estran
Pour une pratique raisonnable de l’estran, de la pêche à pied.
Guy Prigent

Fouiller la mer en ses terres pour extraire les richesses de son écrin de granit…
Tout pêcheur à pied a cette ambition, or pour bien connaître la marée, il faut l’aimer profondément, vivre avec elle, être guettée par elle, la suivre pas à pas lorsqu’elle se retire, soulever les pierres de ses fonds (en prenant soin de les remettre à l’endroit), dans fouiller les « kéos » et les herbiers et de ses côtes, dans ces grottes qui ne sont accessibles qu’aux marées de printemps et d’équinoxe
Quelles joies l’on se réserve à maréer ainsi, à pénétrer ces retraites secrètes, à scruter ces mystères dans leur enclos, à surprendre le coquillage étoilé, la nacre et l’écaille, quand grouille la vie dans la moindre flaque d’eau.

Aujourd’hui cette culture littorale est devenue une affaire de loisir tout en conservant certaines valeurs d’usage.
Mais attention, une culture a des repères, pose des limites, des contraintes que la société locale a aujourd’hui tendance à oublier…
Avec quels risques ?

Que l’Etat impose ses façons de gérer le Domaine Public Maritime :
permis pour la pêche à pied, cantonnements de pêche, réserves naturelles, etc…
Parce que nos associations de pêcheurs plaisanciers n’ont pas toujours su convenir de nouveaux usages, transmettre nos connaissances aux nouvelles générations, informer les touristes de passage, faire de l’éducation à l’environnement, de la sensibilisation… Pour une pêche à pied durable…

Ne serait pourtant pas le sens, l’objectif majeur de nos associations, qui se méfient du tout « environnemental », d’une grève mis en espace public, sans que chacun se conforme aux traditions… Alors réagissons et montrons que nous sommes responsables de nos actes et que nos anciens nous ont légué un trésor inestimable…
Les ressources de l’estran ne sont pas inépuisables, les herbiers sont fragiles aux assauts des râteaux et autres fourches,n un caillou chaviré est colonisé en priorité par des espèces invasives, la grève blanche n’est pas la conséquence unique du braconnage et des plongeurs… Dans la mythologie des Celtes, le fond de l’océan est source de toutes les richesses, mais la rente halieutique reste toujours précaire, incertaine et imprévisible…
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